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De meilleures données

pour une meilleure

santé animale

Les autorités nationales et la communauté internationale doivent disposer de données fiables pour prendre des décisions fondées et améliorer la sécurité sanitaire mondiale. L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est le fer de lance de projets innovants destinés à mettre les données de santé animale à la disposition de tous.

À la tête d’une révolution en matière de données de santé animale

La révolution numérique qui s’opère à travers le monde depuis quelques décennies offre une occasion unique d’améliorer la durabilité des systèmes de santé animale. Des éleveurs aux Services vétérinaires, tous les acteurs impliqués dans ces systèmes doivent gérer des risques et faire quotidiennement des choix en se basant sur des données zoosanitaires fiables, dans un environnement économique parfois défavorable. Dans le cadre de l’approche « Une seule santé », ces données peuvent aussi inciter le secteur de la santé publique, ou d’autres secteurs, à prendre des mesures garantissant la détection précoce des maladies et la prévention efficace des risques sanitaires mondiaux.

Pour faire en sorte que tous les pays bénéficient des nouvelles technologies, l’OIE a pris le leadership de la transformation numérique de la gestion et de l’analyse de données. L’année 2020 a été jalonnée d’importantes réalisations s’appuyant sur les nouvelles technologies. Au cours des prochaines années, l’OIE continuera de progresser sur la voie d’une meilleure gouvernance des données zoosanitaires mondiales, pour favoriser leur accessibilité et leur utilisation innovante afin de faire face aux défis qui s’annoncent.

OIE-WAHIS : une nouvelle ère pour les systèmes de données zoosanitaires

La collecte, la vérification et le partage des données sur les maladies animales sont au cœur de la mission de l’OIE depuis sa création en 1924. Le Système mondial d’information zoosanitaire (OIE-WAHIS), utilisé pour signaler les foyers de maladies animales et suivre leur évolution, est mondialement reconnu comme étant la première source d’informations de qualité, fiables et officielles sur la santé animale.

En 2020,le système WAHIS a été modernisé pour en faire une plateforme plus performante et plus conviviale, lancée en 2021. Pour aider les pays à prendre possession de cette nouvelle plateforme et à l’utiliser de façon optimale, plus de 190 agents des Services vétérinaires du monde entier ont été formés préalablement à son lancement.

Les données d’ OIE-WAHIS sont accessibles à tous à partir de la plateforme en ligne ou d’une application sur smartphone. Elles permettent de prendre des mesures rapides et efficaces contre des maladies animales transfrontalières qui pourraient avoir de lourdes conséquences et qui, pour nombre d’entre elles, ont un potentiel zoonotique. Organismes publics, partenaires commerciaux, éleveurs, chercheurs ou encore journalistes peuvent aisément suivre l’évolution de la situation des foyers dans le monde. Cette nouvelle interface, plus conviviale, permet de visualiser les données et de les extraire sous différentes formes, ce qui rend leur analyse encore plus performante et plus pratique.

Financement : Allemagne, Fondation Bill & Melinda Gates, Canada, République Populaire de Chine, États-Unis d’Amérique, France, Japon, Fondation Maris Llorens, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Suisse et Union européenne.

Les données, une arme pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens

En plus des données de santé animale, l’OIE collecte, depuis 2015, des données sur l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux. Cette base de données est un élément clé de sa stratégie pour limiter l’émergence de nouvelles résistances microbiennes, l’une des menaces sanitaires mondiales les plus pressantes à l’heure actuelle.

Pour faciliter l’accès à cette masse croissante de données essentielles,la base de données de l’OIE sera numérisée en 2022, grâce au concours financier du Fonds Fleming du gouvernement du Royaume-Uni. En facilitant le suivi national, régional et mondial de l’utilisation des agents antimicrobiens, ce système de données centralisé aidera les pays à optimiser leur emploi. Il est en passe de devenir la pierre angulaire du combat que nous menons contre l’antibiorésistance dans le monde.

L’OIE collecte des données 

sur l’utilisation 

des antimicrobiens 

chez l’animal 

Depuis 2015, les Membres contribuent de plus en plus à la base de données de l’OIE sur l’utilisation des antimicrobiens. Cette base vise à fournir des informations de niveau régional et mondial afin de pouvoir faire un suivi de l’utilisation des antimicrobiens au fil du temps.
Nombre de pays participant à la collecte de données sur l’utilisation des antimicrobiens destinés à être utilisés chez l’animal
données OIE De meilleures données pour une meilleure santé animale

Suivi de la mise en œuvre des normes internationales de l’OIE

L’élaboration de normes internationales de santé et de bien-être animal est une autre mission centrale de l’OIE. Mais pour que ces recommandations soient efficaces, encore faut-il qu’elles soient correctement appliquées.

Prenant acte que nombre de ses Membres rencontrent des difficultés dans la mise en œuvre de ses normes, l’OIE réalise un suivi de l’efficacité de leur application à travers le monde. Un nouveau dispositif a été créé à cet effet : l’Observatoire de l’OIE.

Conçue d’après une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée en février 2020, la phase pilote du projet, qui a d’ores et déjà débuté, aidera à établir le cadre nécessaire à la collecte et à l’analyse des données pertinentes que fournissent les Membres. En évaluant comment les normes internationales de l’OIE sont mises en œuvre, nous serons mieux placés pour comprendre les difficultés rencontrées par les pays et pour dégager des solutions sur mesure. Ces données constitueront ainsi la base d’un langage commun à tous les pays pour relever les défis planétaires.

L’Observatoire de l’OIE : 

un outil de suivi 

L’Observatoire de l’OIE est un dispositif permanent et systématique d’observation et d’analyse des pratiques des Membres dans leur mise en œuvre des normes internationales de l’OIE.

données OIE De meilleures données pour une meilleure santé animale
Collecter
les données des Membres relatives à l’application des normes de l’OIE
Analyser
les problèmes et les succès rencontrés, afin de tirer des enseignements de l’expérience des Membres
Diffuser
des informations pour améliorer la transparence et encourager la coopération internationale en matière de réglementation
Grâce à une approche basée sur l’analyse des données
Financement : Argentine, Australie, Canada, États-Unis d’Amérique, France, Paraguay et Royaume-Uni.

Quantifier la charge des maladies animales pour les populations

Alors que des centaines de millions de dollars sont investis chaque année dans le monde pour la prévention des maladies dans les élevages, il n’existe pas encore de moyen systématique de déterminer le poids socioéconomique de ces maladies. Les décideurs ne peuvent donc pas connaître l’effet de leurs investissements sur la qualité et le niveau de vie des populations concernées. C’est pourquoi l’OIE, en partenariat avec l’université de Liverpool et un consortium d’organisations internationales et d’universités, va se pencher sur les conséquences socioéconomiques des maladies animales.

Le programme GBADs (Global Burden of Animal Diseases – Le poids des maladies animales dans le monde) aidera à identifier les individus et les populations les plus impactés par les maladies des animaux d’élevage, démontrant à quel point la santé des animaux dans les petits élevages est intrinsèquement liée au revenu des ménages, à l’émancipation des femmes et à l’accès équitable à une alimentation saine et nutritive à un prix abordable. Ce programme sera un outil essentiel pour corréler les données sur les maladies animales à leurs conséquences socioéconomiques.

En donnant la possibilité de réaliser des analyses plus précises, les informations fournies par le GBADs guideront aussi bien les politiques publiques que les stratégies du secteur privé, contribuant à améliorer la santé et le bien-être des animaux.

Financement : Fondation Bill & Melinda Gates, Foreign, Commonwealth and Development Office du Royaume-Uni, et Union européenne.